Terre de contrastes mais aussi de sensations, le Languedoc forme un arc largement ouvert sur la Grande Bleue, la mer Méditerranée qui nomme son climat. Cette ouverture n'est qu'apparente. Derrière ces façades écrasées de soleil, sous la pourpre délavée des toits de tuiles romanes, au détour de ces accès routiers empruntés par toute l'Europe sur les chemins du soleil, se dissimule un Languedoc de mystères, de secrets, de fêtes initiatiques, de tragédies parfois et de saveurs qui se méritent.
Le Languedoc, entre le couloir urbanisé de la plaine littorale, les contreforts des Cévennes, la mosaïque de terroirs qui forment son vignoble, le plus grand du monde par la superficie, et ses villes de l'arrière pays, qui forment autant d'étapes sur les chemins de la découverte, n'est pas d'accès facile.
Il y a d'abord ce temps, clément le plus souvent, mais parfois, le petit filet d'eau qui borde les routes, le fleuve côtier paresseux qui forme une chaîne d'argent sous le soleil, devient meurtrier. Il vient alors battre les murailles, envahir les maisons, transformer les routes et les places en torrents. Et puis, le soleil revient, la terre rouge souvent, dans laquelle les pas s'enfonçaient, devient poussière sèche secouée par les vents qui ici, viennent d'ailleurs. C'est le "nord" froid et sec, c'est le "grec" qui apporte les nuages, "la tramontane" qui pousse les perturbations du sud. C'est souvent le "marinas", ce temps humide et nuageux mais toujours doux.
Ce Languedoc, les hommes l'occupent, depuis que l'homme de Tautavel, il y a 400 000 ans, s'est installé dans les abris rocheux des montagnes à la limite de l'Aude et du Roussillon. Terre de passage, terre d'accueil, le Languedoc a vécu les convulsions de l'histoire des pays voisins. Il a reçu les colons grecs venus fonder des villes, des ports et des comptoirs sur ses côtes. Elles ont été razziées par les pirates barbaresques, qui venaient piller ses églises wisigothes, (d'autres envahisseurs) à peine construites.
 
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Venus du nord, en quête de gains, de terres, et on veut le croire de Salut, les barons du Nord l'ont vaincu et asservi pendant la croisade des Albigeois, lui faisant connaître les horreurs du fanatisme et de l'intolérance en 1209, lorsque la ville de Béziers est mise à sac.
Mais les villes se relèvent, les hommes bâtissent, reconstruisent aménagent. Les franchises urbaines donnent à ses cités une place éminente, y compris au-delà des frontières du royaume de France, qui devient peu à peu référence. Montpellier, la ville souveraine, aux docteurs et aux savants renommés, d'une des premières universités d'Europe, Béziers, cette petite cité au bord de l'Orb d'où sont issus d'astucieux hydrauliciens, comme Pierre-Paul Riquet, le concepteur du canal du Midi.C'est aussi ce port de Cette (Sète), qui devient le pont entre la Méditerranée Orientale avec Marseille, et la Méditerranée Occidentale.
Plus au Nord, Nîmes, aux monuments illustres, ou encore Pézénas qui reçut Molière durant 7 longues années.


Ses tisserands, ses mégisseurs, ses négociants, mais aussi ses paysans, aménageurs patients de milliers de terroirs ont bâti le Languedoc avant la Révolution industrielle.
Arrivent pour travailler les vignes, les hommes de la terre d'Espagne ou du Sud de l'Italie. Chassés par la misère ou les troubles politiques du nouveau siècle, ils s'installent dans les villages, pas toujours bien reçus. Mais leurs enfants perdent peu à peu l'accent. Ils apportent au Languedoc leur cuisine, finalement proche, leurs taureaux massifs cousins éloignés des cornes-lyres de Camargue et de ses étangs proches.
Le Bas-Languedoc est touché par la crise du vignoble à la fin des années soixante, l'arrière pays par l'exode rural qui met à mort les dernières usines d'une révolution industrielle marginale.Et le Languedoc trouve dans d'autres domaines les moyens de sa renaissance. Montpellier ville de savoir devient capitale souveraine et de savoir, comme elle l'était au temps des Etats du Languedoc, Béziers qui se sort difficilement de la crise viticole s'appuie sur la mosaïque de saveur d'un terroir viticole profondément rénové. Nîmes a su gérer sa longue histoire romaine et devient l'un des lieux touristiques les plus visités de France.L'accueil en Languedoc devient une activité majeure. Entre les plages du littoral méditerranéen, de sable fin comme à Palavas, ou Carnon, Marseillan, ou les rochers noirs du Cap d'Agde, les côtes languedociennes s'offrent à la découverte.Au-delà des côtes, les étangs les plus curieux montrent leur richesse biologique, leurs flamands roses, fichés immobiles sur les étendues d'or irisées de pourpre d'un soleil couchant sur l'étang de l'Or.
La nature, la mer et les étangs, les profondeurs aussi de ses cavernes, ses châteaux et ses paysages étonnants, sont les richesses du Languedoc. Elles sauront se donner à ceux qui voudront les partager.
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